Illustrations pour une série de chroniques libre opinion pour Le Devoir.

DA: Claire Dazat

Illustrations for a series of opinion columns for Le Devoir.

AD: Claire Dazat

 
 

Des nouvelles de vous : la solitude des corps
« L’absence harcelante des corps aimés, les rituels manqués, les anniversaires sur Zoom. Les enfants qui grandissent trop vite et trop loin de leur parenté. »
« Le corps immigré, surtout s’il n’a pas su s’entourer rapidement d’autres corps immigrés, est terriblement seul. Il se sent spectre parmi les spectres, sans pouvoir expliquer aux autres corps de quoi est faite sa solitude, tant elle est le produit de manques impossibles à décrire. » - Victorine Michalon

 

Des nouvelles de vous : un baume sur un coeur brisé
« Le matin, je me réveille en espérant que le président ukrainien et sa famille sont toujours sains et saufs ; que les Ukrainiens restés dans leur pays sont aussi sains et saufs ; que le peuple russe se soulève (ça, il y a peu de chance que ça arrive tant et aussi longtemps qu’ils ne sauront pas que c’est la guerre et que c’est la Russie qui est l’agresseur) ; qu’un miracle se produira ! J’espère que la résilience des Ukrainiens sera assez forte pour que, comme David contre Goliath, ils réussissent à faire tomber ce géant qu’est la Russie !
Ici, le printemps s’installe tout doucement… je sèmerai des tournesols pour faire pousser un peu de notre terre ancestrale chez nous. » - Sophia Michaluk

 

Des nouvelles de vous : de la résignation comme résistance
«Je ne saurais dire avec précision le moment où ce processus de résignation a débuté.
Pourtant, j’ai été élevé en militant et, comme le dit si bien la chanson culte de Niagara, « j’étais de tous les combats ».
[…]
Je salue les gens comme Anaïs [Barbeau-Lavalette], qui ont encore l’énergie et la fougue de se lancer dans le combat. Je vous admire.
Et ceux qui, comme moi, ont laissé tomber, je vous admire tout autant.» - Francis Ouellette

 

Des nouvelles de vous : Le pigeon voyageur
«Le pigeon voyageur est un oiseau docile, qui exécute tout ce qu’on lui demande sans poser de questions. Il vole, d’un lieu à un autre, livrant un message dont il ignore le contenu. Cet oiseau fragile, mais puissant, peut porter l’espoir ou l’amour, la vengeance ou le mépris, mais il n’en sait rien. Il est le messager. Toutefois, il perçoit dans l’œil de celui qui accroche cette missive l’éclat de l’intention et le timbre de voix enflammé.

Tu avais deux ans et demi lorsque j’ai mis la clé sous la porte de ma relation avec ton papa. Je suis partie pour moi, me trouver. À ce moment, je me suis fait la promesse suivante : ne jamais me servir de toi comme d’un pigeon voyageur…» - Solène Dussault